L’observation participante: une expérience immersive.

L’observation participante: une expérience immersive.

Catherine Levesque
L’observation, c’est d’abord regarder de manière attentive ce qui nous entoure. L’observation directe, c’est être témoin d’un environnement. L’observation participante, elle, est une immersion dans le quotidien des gens. C’est prendre part à leur vie quotidienne en participant à leurs activités, en se familiarisant avec des manières de faire et d’être particulières à une organisation ou à un groupe de personnes. C’est aussi occuper une double posture en tant que chercheur et participant. Cette double identité permet à la fois de poser un regard externe sur le phénomène à l’étude tout en l’appréhendant de l’intérieur. 
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Photo by Ehimetalor Akhere Unuabona

L’observation participante

L’observation participante, c’est trois actions: « percevoir, mémoriser et noter »¹. Sa valeur ajoutée réside dans le fait que l’ethnographe prend part aux activités du groupe dans lequel il s’insère. En effet, « en participant au même titre que les acteurs, le chercheur a un accès privilégié à des informations inaccessibles au moyen d’autres méthodes empiriques »².

Sur le terrain, les ethnographes s’intéressent à l’environnement physique, aux interactions (personne à personne et personne à objet) ainsi qu’aux comportements. Ils y recueillent donc des informations sur les contextes d’utilisation de l’espace et des objets, des pratiques socioculturelles, des dynamiques de groupe, etc.

L’observation participante peut donc poursuivre trois objectifs ³:

  • Saisir la complexité du terrain, de la réalité à l’étude;
  • Générer des données inédites, inattendues;
  • Contribuer à l’amélioration des connaissances pour d’autres disciplines comme les communications, le marketing, la politique, la santé, l’économie, etc.

Les étapes de l’observation

  1. Identifier les objectifs d’observation en lien avec vos objectifs de recherche;
  2. Choisir son terrain ou ses terrains;
  3. Se renseigner sur le terrain choisi et les modalités d’accès;
  4. Développer sa grille d’observation;
  5. Aller sur le terrain: observer, mémoriser et noter;
  6. Mettre au propre vos notes de terrain;
  7. Analyser et mettre en lien avec d’autres sources de données.

Les outils

1. La grille d’observation

La grille d’observation est un outil qui peut vous aider à cadrer votre recherche terrain afin de ne pas vous sentir submergé par une trop grande quantité d’éléments à observer. Vous y noterez des informations sur le déroulement de l’événement, la description des lieux, les personnes que vous aurez rencontrées, vos biais, vos pistes d’analyse, etc.

2. Le téléphone intelligent

Votre téléphone peut servir d’enregistreur, d’appareil photo et de caméra pour filmer. Son usage peut impliquer d’obtenir le consentement verbal ou écrit des personnes que vous enregistrerez et devrait toujours se prêter au contexte du terrain d’observation.

Les stratégies d’observations

  • Changer de perspective;
  • Faire des schémas des lieux;
  • Recueillir des objets, des souvenirs, des plans, des programmations, des affiches, etc.;
  • Discuter avec les gens sur place de manière informelle;
  • Accompagner une personne dans le cadre de ses activités.

Ce qu'il faut retenir

L’observation participante permet d’avoir accès à des informations à la source, en observant et en participant à la vie des gens dans leur « milieu naturel ». Concrètement, l’ethnographe observe, note, discute, photographie, filme, se familiarise avec des modes de pensée et de fonctionnement différents du sien -entre autres. Bref, « Faire du terrain, c’est faire sans tout-à-fait savoir ce qu’on fait », et donc « se donner une chance de découvrir quelque chose que l’on ne savait pas » (Bourdieu 1984: 17)⁴.

Catherine est collaboratrice occasionnelle chez Perrier Jablonski. Son rôle est de découvrir des insights (des vérités cachées) dans le quotidien des gens (usagers, gestionnaires, employés).
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Bibliographie et références de l'article

¹ Beaud, S. Et Weber, F. (2010). Guide de l’enquête de terrain. Paris: Éditions La Découverte, 334 p. [P. 128]

² Bastien, S. (2007). Observation participante ou participation observante? Usages et justifications de la notion de participation observante en sciences sociales Recherches qualitatives. Recherches Qualitatives, 27 (1), 127-140. [P. 128]  Repéré à http://www.recherche-qualitative.qc.ca/documents/files/revue/edition_reguliere/numero27%281%29/soule.pdf

³ Hilgers, M. (2013). Observation participante et comparaison: : contribution à un usage interdisciplinaire de l’anthropologie. Anthropologie et Sociétés, 37 (1), 97-115. [P. 100-102] Repéré à https://www.erudit.org/en/journals/as/2013-v37-n1-as0622/1016149ar.pdf

⁴ Hilgers, M. (2013). Observation participante et comparaison: : contribution à un usage interdisciplinaire de l’anthropologie. Anthropologie et Sociétés, 37 (1), 97-115. [P. 103] Repéré à https://www.erudit.org/en/journals/as/2013-v37-n1-as0622/1016149ar.pdf

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