RÉINITIALISONS NOTRE MINDSET
Avant d’entrer dans le vif du sujet, demandons-nous quel est l’état d’esprit à privilégier pour contribuer efficacement à un atelier de Design Thinking ? Pour être bien honnête, il faut accepter l’incertitude, les doutes et les risques, car le Design Thinking passe d’abord par l’inconfort. Le cerveau humain est conditionné à fuir le danger, c’est pourquoi il faut se confronter soi-même en déconstruisant ses processus, raccourcis et schémas préconstruits. Penser « out of the box », et pourquoi pas même aux recoins et à l’envers de cette « boite » pour générer des idées non seulement innovantes, mais hors-normes. Personne n’est frappé de l’idée de génie en cinq minutes, c’est pourquoi nous nous donnons le temps d’incuber nos idées, de les faire naitre et de les faire mourir. L’échec. L’échec est effrayant au premier abord, mais permet de réorienter sa pensée rapidement et devient un point de repère clé. Alors, faisons les meilleures erreurs possible pour utiliser le Design Thinking à son plein potentiel et concrétiser des projets audacieux en cohérence avec sa stratégie d’affaires. Avec le Design Thinking, nous ne voulons pas satisfaire le client, mais bien dépasser ses attentes. Nous l’examinons et cherchons à comprendre profondément ses besoins pour ensuite générer les idées plus justes qu’il soit. Il est donc important d’adopter une pensée intégrative et une grande ouverture d’esprit pour saisir les problématiques d’un point de vue empathique tout au long du processus. En bref, l’incertitude est un moteur créatif ; les erreurs sont plus que permises et tout passe l’empathie qui permet de se rapprocher de l’autre et d’augmenter son pouvoir d’influence.
« Un jour, j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie, tout se passe bien » (Marc Lévy).
PARLONS DE DESIGN
Design, mais quel rapport ? Ce terme polysémique fait référence à première vue au design industriel. Voici la définition du Petit Robert :
« L’esthétique industrielle appliquée à la recherche de formes nouvelles et adaptées à leur fonction ». (Petit Robert)
Le Design Thinking nait d’ailleurs d’un besoin de révolutionner les méthodes de recherches en ingénierie et de mieux comprendre les besoins des individus dans les années 1980. L’étymologie du terme « design » tire ses racines de la Renaissance et signifie « projet ». Nous pourrions donc qualifier le Design Thinking de projet réflectif, ce qui nous conduit au concept d’itération et de remise en question continuelle que nous aborderons un peu plus tard.
DESIGN THINKING: LE MODE D’EMPLOI
Qu’est-ce que le Design Thinking, ou plutôt qu’est-ce que le Design Thinking n’est pas ? Le Design Thinking, contrairement à certaines croyances populaires, n’est pas une séance de brainstorm ni de créativité et surtout pas une pause-café où nous lançons des idées à bâbord. Il s’agit d’une démarche de facilitation dans laquelle nous privilégions la réflexion collective, le partage de savoirs et le droit à l’erreur pour faire aboutir ses projets d’envergure… ou à caractères disruptifs. Le Design Thinking est simple et malléable ; il se plie aux enjeux, besoins et problématiques de chaque entreprise. Il est utilisé dans plusieurs domaines tels que le marketing, la gestion, l’économie, l’éducation, la santé et l’ingénierie. Le plus important, c’est qu’il place l’humain au cœur d’une réflexion collaborative.
Vous avez lu à gauche et à droite qu’il existe plusieurs étapes pour tenir efficacement un atelier de Design Thinking : parfois nous en lisons trois, souvent cinq et des fois sept. Vous êtes mélangés ? Nous aussi. Alors, démêlons le tout. Il existe trois approches selon la littérature pour faciliter efficacement un atelier de Design Thinking. Nous vous recommandons toutefois de privilégier l’approche en cinq étapes de Gutsche (années 2000) pour sa clarté et sa popularité au sein des entreprises.
Lançons-nous. L’étape préliminaire du Design Thinking est l’empathie envers le client afin de le comprendre profondément et d’identifier efficacement ses besoins par l’observation et le questionnement.
1. Définir : Définir quoi ? La problématique. Cette étape sert aussi à se fixer des objectifs spécifiques, identifier ses axes de travail et définir une cible claire.
2. Imaginer : Le moment que nous attendons tous : la génération d’idées et de solutions. Tous les coups sont permis, nous voulons simplement récolter le plus d’idées possibles sans barrière et sans jugement. Plusieurs outils sont populaires pour favoriser un esprit de jeu lors du processus (ludification) comme des post-it, des nappes blanches sur lesquelles nous pouvons écrire, du matériel de collage, etc. Le but est de créer de l’amusement et du détachement pour laisser libre cours à sa pensée créative.
3. Synthétiser : Ici, nous évaluons les idées générées lors de l’étape précédente et nous les co-validons en les passant sous ce filtre de critères : faisabilité, désirabilité et viabilité.
4. Prototyper : Le prototype, aussi appelé maquette, est le croquis de cette idée ou projet final qui s’ancrera dans la réalité. C’est généralement ici où nous échouons et recommençons. Nous enrichissons le projet, le peaufinons, mais pas trop puisque le prototype passe ensuite l’étape du test sans être entièrement terminé.
5. Tester : Nul besoin de se casser la tête, ici nous testons le prototype face aux clients pour en tirer des réactions et des comportements qui nous permettent de valider (ou pas) nos hypothèses. Ensuite, nous ajustons notre prototype pour qu’il soit le plus optimal qu’il soit… ou nous recommençons s’il ne dépasse pas les attentes du client, puisque le Design Thinking est un processus itératif, non linéaire. Très fréquemment en milieu d’affaires, les cinq étapes doivent être répétées, encore et encore, presque une esquisse continuelle qui peut durer des semaines voire des mois, des années ? Si vous êtes courageux, pourquoi pas.
NE REPENSONS PAS LE DESIGN THINKING
Comme vous pouvez le constater, il est difficile de présenter une définition exhaustive et juste du Design Thinking. Il s’agit selon nous d’une méthode qui favorise le questionnement de ses propres biais conscients et inconscients ; qui s’adapte à son environnement et qui évolue au fil du temps. Et quand sera-t-il le temps de repenser le Design Thinking ? Nous n’avons pas la prétention de répondre à cette question, mais nous vous laissons y penser. À vos post-it !
Ce qu'il faut retenir
à voir.